10 assiettes parlantes - Creil & Montereau
Série de 10 assiettes parlantes éditées par Creil & Montereau dans les années 1890-1900s.
Le décor se compose d’une frise végétale verte sur l’aile et d’une scène imprimée en noir au centre, accompagnée d’une légende numérotée.
Modèles présents :
- N°2 « Pas vrai M’sieu qu’un peu de pluie n’fraît pas de mal ? - Pourquoi ? - Dam, tout est si sec ! » Un paysan de petite taille en sabots interpelle un bourgeois élancé, le contraste physique appuie l’ironie sécheresse des champs et sécheresse des finances.
- N°3 « Vous avez là de singuliers berceaux n'est ce pas ? Ce sont les vieilles crinolines à ma femme que j’utilise. » Un homme montre des berceaux fabriqués dans d’anciennes crinolines, humour sur "l’absurdité" des modes féminines de l'époque.
- N°4 « Et dire que la chasse est fermée ! » Un chasseur observe du gibier qui passe sous son nez, la scène marque la frustration face aux interdictions; les lapins se jouant de lui.
- N°5 « Malheureux ! d’où viens-tu ? – Je viens de la Bourse, j’y ai tout perdu heureusement nous sommes en été !… » Un homme abattu raconte sa ruine, satire des excès financiers et de la fragilité de la spéculation.
- N°6 « Les voyageurs des coupés-lits montant en voiture (chemin de fer d’Orléans). » Une cohue grimpe dans le train, caricature du progrès moderne, de l'essor du train et de ses désordres.
- N°8 – « Chasseur parisien se procurant le plaisir de tirer des lapins. » Un bourgeois tire dans un stand forain. Ironie sur les citadins qui veulent chasser sans jamais affronter le vrai gibier.
- N°9 « Ce que l’on peut appeler une bonne charge. » Un chasseur revient ployant sous son gibier, le mot renvoie autant au poids de sa prise qu’à l’idée d’une bonne charge d’alcool.
- N°10 « Venez donc ! Venez donc ! Chers petits indiens, vous savez bien que nous sommes vos amis.»Scène coloniale caricaturale, typique des représentations racistes de l’époque, où les "petits indiens" sont tournés en dérision. Elle illustre le regard condescendant porté sur les peuples colonisés.
- N°11 « Ces braves troupiers n’ont jamais eu peur des canons. » Des soldats posent devant l’artillerie, jeu de mots entre canons de guerre et canons de vin.
- N°12 « Comment trouves-tu l’sérugien qui m’ordonne des sangsues au gras des jambes ? » La scène montre deux soldats diminués, l’un privé d’un bras et l’autre avec des jambes de bois - l’humour naît de l’absurdité d’un traitement prescrit là où il ne peut évidemment pas s’appliquer.
Cette suite d’assiettes parlantes illustre l’humour satirique du XIXe siècle. Chaque scène associe texte et image pour aborder la vie paysanne, la chasse, la finance, le progrès, l’armée ou la médecine, avec un ton à la fois léger et critique. À l’époque elles animaient les repas comme la presse illustrée, et aujourd’hui elles s’apprécient autant en collection ou en décoration qu’à table, où elles continuent de susciter la conversation.
Dimensions : 20 cm
Manquantes : N°1 et N°7.
Peuvent présenter de minimes imperfections (visibles en photos) , elles restent toutefois en superbe état d'usage.